De quoi avez-vous
peur ?
La peur est ce qui régente
nos vies, avec le rêve. C’est un couple infernal qui ne s’entend guère et
pourtant, il est très important de maintenir l’équilibre entre les deux pour
vivre le plus sainement possible. Lorsque ce n’est pas le cas, deux cas de figure
se présentent à nous (perspicace !) : d’un côté, il y a les
rêveurs, les insupportables rêveurs, tellement gonflés d’optimismes et de
confiance en la vie et en eux, qu’ils s’imaginent que tout leur sourira, que
les portes s’ouvriront d’elles-mêmes devant eux, puisqu’ils le veulent
suffisamment forts ! Comme c’est mignon… Et naïf… Et chiant ! Puis de
l’autre, il y a les peureux, les neurasthéniques peureux, tellement paralysés
par leurs peurs qu’ils en deviennent aigris et tente de contaminer tout le monde
avec leurs blessures et leurs déceptions. Déprimant à souhait !
Certains pensent que la peur
n’est qu’une faiblesse et qu’il faut s’en débarrasser à tout prix, mais c’est
un tort ! Certes, la peur s’apparente à la faiblesse, mais elle cache bien
souvent des choses obscures, de bonnes raisons d’exister. Souvent, une peur se
met en place suite à un fait traumatisant qui devait être refoulé dans
l’inconscient pour ne pas basculer dans une psychose quelconque (ce n’est pas
moi qui l’ai dit, c’est prouvée psychiatriquement ! oui madame !). La
peur, ou plutôt les peurs, sont saines
finalement, lorsqu’elles ne deviennent pas trop envahissantes.
This illustrate a time I should have stopped being silly!
"The Alpine", I miss you and your delicious home-made food!
Perso, je crois que j’ai un
problème avec ça justement. Je ne sais
pas si j’ai vécu une vie plus traumatisante que la moyenne, mais je suis
tellement blindée de peurs que je pourrais m’en faire une armure (comment ça,
c’est déjà le cas ??? Ah bah oui !). Alors bon, je ne parle pas
vraiment des petites peurs qu’on a tous, qui font partie de l’équilibre, bien sur,
mais qui sont relativement surmontable, comme pour moi la peur de toutes
bestioles volantes ou rampantes. Bah celle-ci, quand je me trouve avec mes
compagnons de fortune et d’infortune qui font une syncope à la moindre
araignée, je suis bien obligée de me la ranger au fond d’un tiroir, de prendre
mon courage et la bombe anti-nuisible à deux mains et de partir à la chasse,
vous voyez ! Non, ce genre de peurs là est la partie émergée de l’iceberg,
le vernis brillant de l’armure, le cholestérol autour du cœur d’un obèse. Chez
moi, ce qui est particulièrement handicapant, c’est que j’ai une peur
pathologique d’autrui, ce qui fait que toutes les interprétations possibles à
la citation de Sartre « l’enfer c’est les autres » ont beaucoup de
sens pour moi. Et du coup, de cette peur maitresse, se décline un certain
nombre de sous-peurs, toutes plus sympathiques les unes que les autres.
L’être humain est vraiment
le pire être vivant qui soit, car il est dangereux pour les autres espèces,
pour sa propre espèce, et il arrive même à se faire du mal à lui-même, comme un
grand, besoin de personne ! On est fort en plus, parce qu’on connait les
remèdes pour s’en sortir, études psycho à l’appuie, mais on est bien souvent
incapable de les appliquer. On est con, hein ?! Mais bon, c’est tellement
rassurant de se cacher derrière la peur et de se dire que de toute façon, il
n’y a pas grand-chose à y faire. Ouh ! Que c’est vilain de mentir !
Ouais, je sais, et je suis la première à me cacher derrière cette excuse, mais
franchement, c’est fatigant une thérapie, peu importe sous quelle forme elle se
présente. Puis franchement, quand on observe de près la nature humaine, ça ne
donne pas envie de tenter quoi que ce soit, cherchez pas, j’ai déjà
essayé !
Pis dans le fond, qu’est ce
qu’il se cache derrière ce genre de peurs particulières ? Bien souvent des
peurs plus universelles, comme la peur de souffrir, la peur d’échouer, la peur
de l’abandon,… Ah ! La peur de l’abandon ! Son absence me la rappelle
chaque jour au point d’en être douloureuse parfois. Je crois même qu’avec le
temps et les expériences fâcheuses (oui, j’apprends vite !), j’ai même
appris à m’auto-saboter sur le point « affectif ». J’ai remarqué que
depuis que j’ai fait table rase d’une relation qui n’aurait mené à rien, quoi
qu’on fasse, avec quelqu’un qui ne valait pas grand-chose, pour ne pas dire
rien, j’avais une propension à être attiré par « l’impossible », avec
la mention « mecs casés avec marqués sur le front « fidèle et
épanoui » ». Présentez-moi un mec avec qui j’ai toutes les chances de
m’entendre, barbu, tatoué, écoutant du métal et adorant les chats :
« Oui mais non, soyons amis ! », alors qu’un autre, un petit
classique avec une gueule d’ange, propre sur lui, genre gendre idéal, sourire
charmeur à faire vomir des arcs-en-ciel mais avec une enseigne « propriété
privée » d’une autre gourgandine, certainement une bobo ou autre chose
d’aussi détestable, et bien là, y s'passe quelque chose... On est con, hein? Je dois avoir un radar
pour les détecter ! Mais l’avantage d’une telle situation, c’est qu’on
peut dire « Oh ! Bah je ne peux rien tenter, il est déjà pris !
Too bad ! » et les potes te laissent tranquille… ou pas, mais c’est
déjà bien de tenter.

"Ever since we met I only shoot up with your perfume It's the only thing That makes me feel as good as you do Ever since we met I've got just one regret to live through And my one regret is..." that you're engaged, you've got house, puppy, and probably marriage/baby project!!! Damn it!
Alors vous me direz que ce
serait tellement plus simple de tout stopper et de vivre en ermite dans mon
cerveau. Certes ! Mais c’est justement parce que je n’arrive pas à
m’arrêter que je suis obligée de m’auto-saboter, vous ne suiviez pas quand je
parlais des solutions qu’on connaissait mais qu’on ne savait pas
utiliser ??? Au final, j’ai trop peur de me retrouver (de nouveau !)
en couple pour risquer d’être attiré par quelqu’un qui serait capable de me
dire « let’s go ! ». Mais d’un autre côté, j’ai également peur
de ne jamais trouver quelqu’un de compatible avec mon sale caractère, parce que
je voudrais bien savoir ce que ça fait, le bonheur sous cette forme.
Pourrait-on pousser le vice jusqu’à se demander si dans ce genre de cas, on
fantasme sur la personne à part entière, ou bien sur l’image de couple qu’elle
représente ?
Ah ! Mais je divague,
tout cela est bien trop capillo-tracté ! Ce que je veux dire c’est qu’il
est bien difficile d’équilibrer rêve et peur, que ce sont des notions bien
abstraites et complexes et qu’il est difficile de mettre le doigt sur la
vérité, même quand elle n’implique que nous-mêmes. Pour ma part, je laisse la
peur gérer une facette de ma vie pour mieux concentrer mes rêves sur d’autres,
c’est un choix qui me semble sage lorsque je regarde ma vie, la Sienne et le
peu d’espoir que cela offre à une vie affective digne de ce nom.